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Littérature contemporaine

Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson

Peut-on restituer fidèlement et de manière totale nos voyages ou ce que l’on voit à travers l’écriture ?

Peut-on en retracer toutes les saveurs ? 

Question difficile, n’est-ce pas ? 

Eh bien, pour Tesson, il faut être sur place, tout saisir et capter et enfin tout restituer au moment même. L’idée est de ne pas séparer le temps que l’on passe à tout restituer avec le temps réel de ce que l’on a vu. 

Je pense que Les chemins noirs donne une réponse partielle à ces questions : un roman de voyage qui allie à la fois géographie (littéraire) et histoire personnelle, dans le sens où c’est un périple intérieur de l’auteur et son regard sur le monde, la vie.

Un voyage à travers des chemins sinueux, des routes oubliées ne figurant sur aucune carte, et loin de la civilisation moderne. 

Il a établi un plan où figurent des chemins non balisés, des départements hyper-ruraux où il n’y a aucune connexion internet et, de fait, une distanciation avec le monde extérieur. Ces routes lui permettent de se souvenir de ceux dont l’âme n’est plus, tout particulièrement sa mère.

Un voyage vraiment poétique et une réflexion sur la condition de l’homme : sa petitesse face à l’immensité de la nature. 

Un roman fort en émotion, certes, mais aussi silencieux : il a un ton à la fois cynique et celui en proie à l’émerveillement ; car ses notes évoquent ses belles rencontres avec les personnes qu’il croise sur son chemin tout comme les écrivains qui l’inspirent.

Une bouffée d’air ce livre !

J’ai vraiment envie de lire son autre roman « Blanc » publié en 2022 !

Selon Tesson, il y a un motif politique au fait que les alpinistes s’aventurent dans les montagnes, et qu’ils soient motivés par cet acte « déraisonnable ». Sans doute le fait que nous, individus, somment gouvernés par des autorités administratives qui musellent toute forme de liberté individuelle, voire totale. 

On pense alors à Tocqueville et à son livre « De la démocratie en Amérique », dans lequel il évoque ces libertés de détails, qui consistent à avoir des libertés individuelles (liberté de penser, de se mouvoir par exemple).

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