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Littérature contemporaine

Les fleuves profonds de José Maria Arguedas

Il est fort probable que, si la littérature péruvienne vous est inconnue, vous tomberez sous le charme de ce roman.
Si vous êtes à la recherche d’un livre de voyage, et que vous souhaitez découvrir l’architecture ancestrale de l’empire inca en visitant la cathédrale, traverser fleuves et torrents en passant par le pont colonial Pachachaca d’Ayacucho , sillonner les routes de la région montagneuse d’Apurimac, en bref, vous perdre dans le paysage spectaculaire de la cordillère des Andes, je vous suggère cette lecture !
Pour son style d’abord, ce qui frappe le lecteur, dès les premières pages du roman, c’est la capacité qu’à l’auteur de nous plonger au coeur même du paysage andin, de nous faire voyager, de nous extraire de notre environnement familier pour nous transporter dans une multitude de paysages, de Cuzco à Abancay : villages, palais, temples, fleuves, plaines, montagnes, paysanneries indiennes. L’auteur nous plonge dans un monde des sensations, et plus précisément les siennes : tous les sens sont en éveil : le toucher, l’ouïe, la vue. Ceci suscite une intimité du narrateur avec les objets qui l’entoure : « je touchais les pierres, j’en suivais le contour ondoyant, imprévisible, comme celui des rivières. » L’auteur attire notre attention par une description très vivante et réaliste des lieux visités.
En plus des paysages, vous découvrirez, cher-ère-s lecteur-ice-s, un environnement divisé entre deux cultures : la culture indienne, quechua, et la culture hispanique, métissée ; où des rapports de domination survivent dans la société.
Réside un autre point important du roman qui nous marque à sa lecture : Arguedas bien que fils naturel d’un avocat itinérant, et d’une mère issue de la petite bourgeoisie, il trouve sa place auprès des paysans indiens, et cette rencontre lui forge son identité, il acquiert la langue quechua ainsi que les croyances mystiques et les valeurs. Pour son histoire, ensuite, lorsqu’il mène une vie sédentaire au collège religieux à Ayacucho, il constate l’influence de la modernité occidentale à travers la musique et les chants. Plus important encore, l’exploitation des indiens, les péons des haciendas par les grands propriétaires terriens. Le lecteur est séduit par l’étude ethnologique : son analyse fine du mode de vie de ces populations indigènes donne une richesse inouïe au récit.

Mario Vargas Llosa, un grand écrivain de la littérature hispano-américaine, a exprimé son admiration pour son œuvre et en la personnalité d’Arguedas.

Je recommande cette histoire partiellement autobiographique !

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