
Un livre qui montre un contact étroit entre deux cultures : l’une venue d’Occident et qui s’implante dans la péninsule arabique, étant cet Orient, celui du village et de la tribu. Les habitudes alimentaires, la santé, les rites villageois de la tribu Kahtanis connaissent une évolution sous l’effet de la transition urbaine (notamment des plus jeunes) et lorsque la modernité s’installe au village. Un changement à la fois spatial, matériel et humain.
L’auteur prend de la hauteur, et son honnêteté intellectuelle peut-être remise en cause : ayant fait des études, il fait le choix d’appartenir au pays « d’Eluard, d’Aragon et de Prévert » comme il le dit lui-même ; pourtant, il est si aisé de critiquer voire de renier tout un peuple et ses origines quand on a goûté à un Ailleurs, autrement celui de la culture occidentale, ce faisant, lorsque d’autres portes et d’autres horizons s’ouvrent à lui.
Malgré son ego intellectuel, il regrette sa famille, son village, et son « arc-en-ciel », et j’y vois à travers ses mots un brin de nostalgie pour l’enfance qu’il a vécue. Mais c’est une histoire que l’on range dans un placard et que l’on ressort seulement pour la compter aux enfants, tel un imaginaire qui n’a jamais vraiment existé ; ou sinon y voir une lecture morale qui s’adresserait aux adultes un peu à la manière d’une fable.
Seulement, pour ma part, je n’y vois aucun enseignement particulier à en tirer, ce livre a été pour moi un voyage au cours duquel une terre qui me paraissait lointaine, se trouve ainsi tout près de moi, à quelques mètres, et me plonge dans une sorte d’intimité immédiate avec l’auteur, certes, mais aussi avec un pays, l’Arabie Saoudite.