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Littérature classique

Les inséparables de Simone de Beauvoir

Les Inséparables est un récit autobiographique dans lequel la philosophe Simone de Beauvoir, à travers une réalité fictionnelle revient sur sa relation avec son amie d’enfance qui lui a apporté de la joie, du bonheur et une influence intellectuelle, contribuant ainsi à son éveil intellectuel. Plus qu’une amie d’enfance, Andrée/Zaza est vénérée par Simone de Beauvoir pour sa vivacité d’esprit, son intelligence, et son franc parler qui l’amuse. « S’adapter » tel est le mot de Zaza prononcer à plusieurs reprises pour lutter contre un conformisme bourgeois d’origine familiale. Sa mort tragique suscite l’incompréhension de Simone et restera un mystère, cette jeune fille meurt déchirée dans des conflits de conscience, atteinte d’une encéphalite virale.

Cette nouvelle approfondie sa relation avec son ami, et sert de prétexte à développer des thèmes plus importants encore : une révolte pour l’émancipation des femmes dans la société ; constituant le socle de ses « Mémoires d’une jeune fille bien rangée. » paru en 1958.
Le style est élégant, on se vouvoie, on assure une certaine prudence lorsque l’on évoque certains sujets. Bref, une nouvelle agréable à lire qui nous permet d’en apprendre plus sur Beauvoir, sur son côté sentimental et intimiste.
La nouvelle nous apporte un regard nouveau sur Simone de Beauvoir, une jeune fille à la fois « rangée » et rebelle qui se retrouve confrontée à une société française d’après-guerre qui interdit aux femmes de penser librement, puisque devant réaliser leur rôle de femme, celui d’épouse puis de mère.
Une révolte qui marque les esprits, où l’on reconnaît le pouvoir de l’écriture qui dévoile un antagonisme évident : les intellectuels d’abord et les bien-pensants de l’autre.

Zaza a une tension intérieure très forte : d’un côté celui de se soumettre à ses devoirs familiaux et religieux ; s’émanciper de ses obligations, réaliser son moi intérieur de l’autre. Un moi en pleine expansion, si je cite Zaza dans l’une de ses correspondances écrite en 1927 avec Simone, « il faut s’efforcer d’atteindre un certain point de perfection intérieure où toutes nos contradictions s’évanouissent et où notre moi se réalise dans toute son étendue. » En effet, Andrée/Zaza dans la nouvelle se voit contrainte d’abandonner ses études et de mettre un terme à sa relation avec le philosophe Merleau-Ponty/Jean.

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