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Littérature classique

La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette

Un roman historique qui dépeint la vie en société au temps du règne d’Henri II à la cour des Valois. D’abord, une ouverture sur des bals, la vie à la Cour, et des mariages qui se prononcent rapidement, sans qu’on est réellement le temps de suivre. Un style rythmique particulier, qui attache le lecteur au personnage principal, Mlle de Chartres, étant une fille intelligente, brillante, à la beauté parfaite, dis-ton. En effet, toute son éducation l’y prépare. Mais elle se retrouve face à un dilemme cornélien lorsqu’elle découvre que ses sentiments sont pour un autre ; entre devoir et passion, elle ne se prononcera pas, jusqu’à la fin, dans cette lutte perpétuelle, où la morale religieuse grave torture l’esprit de Mlle de Chartres. On prend à pitié le personnage, qui, progressivement finit par se mépriser.
Quant à l’état d’âme du duc de Nemours, celui-ci est dégradant voire affligeant, car son orgueil le corrompt, et le regard d’autrui sur lui, autrement celui de la Cour, lui fait de l’effet ce qui rend le personnage superficiel ; car tout se situe dans le paraître, et sa satisfaction n’en est que renforcée. Pourtant, son envie d’être aimée et chérie par Mlle de Chartres est troublante. Un amour-propre excessif que le lecteur n’omet pas d’oublier. On pense alors à Rousseau et à la seconde partie du Discours sur l’origine et les fondements des inégalités parmi les hommes, qui donne une définition approfondie de l’amour-propre, en le distinguant de l’amour de soi ; car l’amour-propre donne naissance à des passions dangereuses, et la société l’y encourage.

Un livre marquant, un style d’écriture accessible, bien que ce soit un roman du XVIIe siècle. Des personnages attachants malgré tout. Même si le contexte est différent du XVIIe au XXIe siècle, il n’empêche que la perception de l’amour, du chagrin et de l’épreuve reste identique et marque tous les individus de la même façon. Le livre nous invite ainsi à réfléchir sur les changements à travers les siècles. De nos jours, la position de l’homme et de la femme a telle réellement changée au sein de la société ?

Une rhétorique de l’amour et de la vertu morale, celle du renoncement.
Un classique qu’il faut lire absolument, avec tendresse et affection ! Surtout pour Mlle de Chartres 😉

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