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Littérature classique

La case de l’oncle Tom de H.B. Stowe

Une esthétique feuilletonesque ou réaliste

Un coup de coeur littéraire. Voilà longtemps que je voulais lire ce grand classique. Publié d’abord dans un feuilleton périodique dans l’un des seuls journaux anti esclavagiste de juin 1851 à avril 1852, cette réédition propose le récit complet des aventures de Tom et de ses maîtres ; de même le récit de George Harris, sa femme Élisa et son fils Henri. Beaucoup de points de vue différents sont abordés, des oppositions binaires entre Noirs et Blancs, entre Noirs et Noirs, et entre Blancs et Blancs ; ce qui révèle toute la complexité des personnages et de leur diversité.
Une ode à la liberté, celle des esclaves des Etats libres du Nord et ceux du Sud. Le Canada est perçu comme terre de liberté pour les esclaves, tous rêvent de franchir la frontière et de devenir libre.

L’auteur dépeint des paysages que l’on n’omet pas d’oublier, tous liés à un événement particulier : La Nouvelle-Orléans, la rivière de l’Ohio, le Kentucky, le Cincinnati.

Un style inimitable, cette façon qu’elle a de décrire les vêtements des personnages, leur personnalité. On rentre dans l’âme des personnages aisément, de même que les parfums sont évoqués avec grande finesse ! Cette finesse littéraire, elle le doit à ses voyages au Kentucky, aux témoignages recueillis auprès de son frère ayant vécu à la Nouvelle-Orléans ainsi que par ses lectures telles que des mémoires (Frederick Douglass) ou des récits d’esclaves comme ceux de Paulding (Letters on slavery).

Bien que ce ne soit pas un livre structuré et n’ayant aucune finalité artistique, parmi les classiques, l’auteur a coeur de montrer une réalité de l’esclavage dans un genre romanesque : un certain réalisme littéraire ; ayant pour but de dénoncer l’esclavage en le liant à une perspective religieuse : celle du devoir moral de tout croyant en Dieu (Noir ou Blanc) de s’opposer à l’esclavage en faisant triompher les droits de l’homme ! De ce fait, l’auteur dénonce l’ensemble de la nation américaine au-delà d’une une simple opposition entre Etats du Nord et du ceux du Sud.

Tom est le personnage le plus marquant. Sa pugnacité, son honnêteté, sa grandeur moral, sa tendresse compatissante et sa volonté en font un héros tragique.
J’ai aimé le dialogue sur le devoir moral qu’entretient le meilleur propriétaire d’esclave, Saint-Clare, avec sa cousine Miss Ophélia.

Le devoir moral et religieux est au cœur du roman, et l’auteur pointe du doigt les mœurs de la société américaine de son temps. Il en va de la responsabilité de tous les Américains du Nord et du Sud.
L’auteur intervient régulièrement pour donner un point de vue moralisateur à la manière d’une fable, avec humour parfois, ce qui fait la particularité du récit !

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