« Il existe pourtant un accord tacite dans la plupart des discussions entre spécialistes en sciences sociales et politiques qui autorise que chacun à passer outre aux distinctions et à procéder en présupposant que n’importe quoi peut en fin de compte prendre le nom de n’importe quoi d’autre, et que les distinctions ne sont significatives que dans la mesure où chacun a le droit de « définir ses termes ».
Hello, j’ai plongé dans le chapitre III du livre de Arendt ! Comment vous dire ?
J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre. D’ailleurs, on me l’a recommandé dans une bibliographie qui m’a été donné dans un cours de philosophie, et un très bon ami me l’a offert en découvrant qu’il manquait à ma bibliothèque.
L’auteur nous invite à repenser voire à réévaluer des notions qui semblent communes à tous, or le commun n’a rien de bien naturel, nous le savons, mais c’est au contraire très contraignant. Arendt le dit, mieux vaut ne pas partir dans des généralités, mais établir des distinctions précises, pour enfin mieux expliquer la crise de notre temps.
C’est pourquoi le chapitre III « Qu’est-ce que l’autorité ? », est le plus parlant à ce propos, et le plus révélateur en termes de réévaluation d’une notion ou d’un terme en le plaçant dans un contexte précis. Elle nous amène, par un processus historique, à nous interroger sur ce qu’a été la société occidentale, et plus spécifiquement l’autorité, pour approfondir cette notion, en insistant sur son origine platonicienne ; et enfin, à nous demander comment restaurer une forme d’autorité, pour atteindre une harmonie au sein de notre société. La démocratie, est t-elle la forme de gouvernement qui permet une pleine liberté de l’individu ? Il semblerait que la crise de la démocratie est à son apogée…puisque l’individu est dominé par la société qui l’entoure, et il n’a pas la liberté de s’exprimer pleinement. C’est pourquoi, pour Arendt, notre démocratie actuelle serait une forme de gouvernement autoritaire.
De fait, Arendt ne cesse d’inviter le lecteur à prendre part à sa réflexion, en le questionnant. C’est une réelle discussion permanente entre l’auteur et le lecteur, ce qui en fait un texte unique en son genre.
L’actualité de son texte me donne des vertiges, parce qu’à travers ses idées, on peut penser le monde d’aujourd’hui et s’interroger sur le monde de demain, comme par exemple : qu’est-ce qui fait que l’individu peut trouver une forme de liberté au sein d’un Etat politique pré-établi ?
Au sujet de la liberté, elle démonte le discours des écrivains libéraux et conservateurs au XIXe siècle qui analysent la liberté au sein de la politique. Elle dénonce leur négligence à ne pas s’interroger sur la source même du problème de la liberté, celle que l’on trouve du côté d’un gouvernement. Plus précisément, de ceux qui se permettent la liberté politique de mener des dictatures et des tyrannies.
En bref, une lecture enrichissante à la fois historique et philosophique qui m’a donné envie de m’ouvrir à d’autres lectures ou auteurs dont la pensée s’oppose en quelque sorte, comme Hegel par exemple. Ou bien La République de Platon qui défend une société idéale autoritaire, mais où Arendt y voit un Etat totalitaire.

Une réponse sur « La crise de la culture de Hannah Arendt (chapitre 3) »
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