L’imaginaire chez Gracq ou la puissance du songe
A travers cette autobiographie, Gracq nous transporte vers l’Evre, affluent de la Loire, non loin de sa maison d’enfance. Sa promenade rétrospective est accompagné de réflexions poétiques et artistiques.
Pour Gracq, l’écriture est une aventure. Son activité en tant qu’écrivain-géographe est associée à la composition romanesque et à l’imaginaire. Le paysage en question est réinventé sous le couvert de la fiction. En d’autres termes, l’élément du réel est introduit dans une fiction.
La lecture de Gracq est comme se trouver au milieu du champs de fleurs humides par la rosée du matin.
Une plume brillante, délicate et rayonnante. Une balade artistique, poétique qui révèle tout la puissance du songe. Il accorde une grande place à la rêverie en partant du paysage. La « rêverie ascensionnelle » provoque un sentiment de bonheur. Cette rêverie permet par la mémoire la réanimation d’objets ou de paysages qui ont « tonalité affecctive violente ».
Un lien d’enfance qui rappelle les souvenirs les plus importants de Gracq. Il met en valeur tout le charme de l’Evre. Tous les sens sont en éveils : l’ouïe, la vue, et le toucher. Il nous parle de ses impressions, de son enthousiasme. Il cite Nerval, Balzac, Jules Verne, Edgar Allan Poe.
Retourner sur ces lieux, c’est garder l’espoir d’une nouvelle rencontre. Or, ces charmes du passé ou « ces chemins de la vie » sont rompus au moment même où il envisage de s’embarquer de nouveau sur l’étroite rivière. Il ne peut que ranimer ce rêve sans enlever le contenu.
Ce court récit est un voyage qui nous invite à poser bagages quelque temps. Nous entrons dans sa prose pour y trouver une terre habitable. Gracq, de ce lieu familier, exprime un vécu intériorisé rendu possible par son écriture. Cette écriture met en lumière son enchantement de l’espace. C’est là toute la puissance romanesque des oeuvres de Gracq.
Il se lit rapidement, mais se relit pour varier nos premières impressions de lecture grâce à sa puissance narrative.
Adventure Time 