
Un roman historique qui explore deux psychologies différentes. Deux frères d’armes sont devenus bourreaux au service de l’armée française face au FLN pendant la bataille d’Alger. Pourtant, tous deux, victimes et prisonniers des camps du Viêt-minh en Indochine pendant la Seconde Guerre mondiale, changent leur statut en devenant bourreaux.
Comment deux hommes qui ont subi une geurre peuvent-ils devenir bourreaux ?
Un livre qui aborde la question de la condition humaine. Nous sommes face à un homme aux espérances trompeuses.
Entre la voix despéré du capitaine Degorce, la voix sereine de Tahar, et la voix pleine de lucidité d’Andreani, le lecteur cherche une porte de sortie. Le lecteur à tendance à errer entre les pages, les mots et le jardin intérieur de Degorce.
Degorce ne parvient pas à accepter la personne qu’il est devenu. En étant introduit dans la mise en actes, son devenir est inéluctable. Degorce se bat contre lui-même. Il n’est motivé que par la réalisation de la tâche qui lui est assignée.
27 mars 1957. Degorce arrête le chef de la rébellion, mais cette victoire lui laisse le goût amer d’une défaite. Dépossédé de lui-même, Degorce s’entiche de Tahar avec qui il partage son histoire et ses doutes.

Andreani, premier admirateur du capitaine, est la voix qui saisit le lecteur. Une voix chargée de rage contre celui qui l’a trahi. Il reproche à Degorce son attitude à vouloir traiter ses prisonniers de la manière la plus approprié qu’il soit. Il lui reproche de ne pas accepter l’homme qu’il est devenu, d’avoir ressenti du mépris contre sa méthode employée à Saint-Eugène, et de son sentimentalisme.
C’est donc une réflexion sur l’âme humaine et le comportement à adopter face à l’être humain. La démarche d’André Degorce reflète celle du romancier et de l’enseignant-philosophe en proposant une méthodologie pour explorer les tréfonds de l’âme humaine. Une recherche impossible ? :
« Messieurs, dit-il, la souffrance et la peur ne sont pas les seules clés pour ouvrir l’âme humaine. Elles sont parfois inefficaces. N’oubliez pas qu’il en existe d’autres. La nostalgie. L’orgueil. La tristesse. La honte. L’amour. Soyez attentifs à celui qui est en face de vous. Ne vous obstinez pas inutilement. Trouvez la clé. Il y a toujours une clé »
Ce livre est une histoire qui explore un monde terrifiant et sombre. Au cours de cette quête menée par-delà le bien et le mal, on plonge dans les caves algéroises sans portes ni fenêtres pour respirer et pénétrer la lumière.
