
Quel livre ! J’ai été emporté par le rythme quasi musical du roman. La nature, les rencontres, l’introspection du narrateur m’ont permis de visualiser la scène et d’entrer dans la vie de ces deux amis intellectuels. Chacun a sa façon, ils jouent un rôle comme deux acteurs dans une pièce de théâtre. Et le suspens est juste alléchant.
Un livre sur la rééducation des intellectuels à la campagne pour travailler dans les mines et les rizières. Il en est ainsi avec le narrateur et son ami. Dans leur cas, la peine n’est pas tendre parce que leurs parents sont des « ennemis du peuple ». Nous nous situons en 1968 sous la présidence de Mao Zedong en Chine à l’époque de la révolution culturelle. Certains livres sont interdits, dont le roman de Balzac jugé dangereux. Les deux amis le lisent en secret et leur vie seront bouleversées. Un livre maîtrisé qui se lit en un coup d’œil.
Un livre de poésie et d’art : la culture cinématographique et les talents de conteur de ces deux jeunes garçons vont leur permettre de faire revivre un art disparu, un art de vivre.
Ce livre nous permet de prendre conscience, par démonstration, que l’écriture est une arme contre l’obscurantisme et une source d’émancipation.
La fin du livre m’a donné des frissons, et bien que ce ne soit pas celle que j’espérais, j’ai été heureuse pour la petite tailleuse chinoise qui a pris goût à la liberté. Son histoire est essentielle pour comprendre la littérature pas seulement comme un objet, mais comme une ouverture à de nouveaux horizons. Horizons, certes, méconnus mais nécessaires.
Une littérature qui rend justice aux femmes et aux hommes. Une littérature qui surmonte les contraintes d’une idéologie révolutionnaire, permettant ainsi d’atteindre l’universalité.
Je le recommande sans hésiter !
